Confier nos services publics aux entreprises privées : ce n’est pas une si bonne idée

Par Isabelle Amaglio-Térisse

Octobre 2023

La ville et l’intercommunalité multiplient les délégations des services publics à des établissements privés, balayant d’un revers de main nos demandes d’un véritable examen d’une exploitation en régie. L’actualité nationale et locale montre qu’il y a pourtant de vraies questions à se poser !

A Sartrouville, la majorité municipale favorise l’exploitation de nos services publics par des entreprises privées : l’eau (quand la compétence était municipale), des crèches, l’exploitation de la cantine municipale et de la plupart des parkings, les accueils péri-scolaires et maintenant la confection même des repas des écoles etc. Nous avons appris ce dernier point en questionnant de manière insistante le Maire en juin dernier à l’occasion d’une délibération sur les tarifs scolaires. Une pratique peu transparente et très dogmatique sur sujet pourtant essentiel pour les habitants.

Cela fait longtemps que nous demandons une analyse des avantages et les coûts des différentes options entre régie directe / exploitation déléguée etc. avant toute décision. De nombreuses villes, même de droite, reviennent à la régie directe. A Sartrouville, la question n’a même pas été posée pour la cantine. La loi prévoit qu’une commission municipale contrôle ces délégations, mais nous n’y avons pas accès. Se réunit-elle ? Tout cela est opaque et l’on doit pouvoir accéder à ces informations et discuter des différentes options.

Nous sommes préoccupés par la qualité des repas servis aux petits et aux anciens, par la dégradation du service de bus (particulièrement sur notre intercommunalité depuis la nouvelle délégation de service public), par les soupçons de mauvais traitement infligés aux enfants dans les crèches privées (People&Baby et Babilou sont mises en cause dans un livre sur la course au rendement et au remplissage au détriment du bien-être des enfants).

Au-delà du suivi vigilant et quotidien des services de la ville sur ces entreprises, la question qui se pose très crûment est celle du modèle économique de ces entreprises, de la marge qu’ils prennent nécessairement car leur croissance, leurs bénéfices, ne doivent pas pouvoir se faire au détriment des enfants et des autres usagers. A Sartrouville comme ailleurs.