Par Romain Chiaradia

Septembre 2023
Au début de l’été, le meurtre du jeune Nahel par un policier a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Au-delà de cette mort tragique, c’est la longue liste des maux dont souffrent nos quartiers populaires qui peut expliquer les émeutes : racisme systémique, violences policières impunies, inégalités insupportables, mépris social, mirage de la société de consommation…
Bien entendu, nous condamnons les pillages et les violences, ils n’amélioreront pas la situation des quartiers, puisqu’en plus des équipements détruits (destruction qui pénalise directement et immédiatement les habitants de ces quartiers), les personnes jugées en comparution immédiate ont reçu des peines extrêmement sévères.
Le plan banlieue co-construit par les Maires et JL Borloo apportait des solutions, dommage qu’il ait été enterré par E. Macron en 2018. Il faut pouvoir en tirer des leçons : construisons ensemble les conditions pour une France apaisée et plus juste.
Car pendant ce temps, il n’y a pas que les banlieues qui brûlent : la crise climatique nous impose un changement radical de nos conditions de vie.
Pour cela il faut une politique écologique à grande échelle : moins consommer, relocaliser, mieux partager les ressources avec des mesures de justice sociale pour que ce plan soit soutenable.
Mais il faut surtout des actions locales dans notre ville pour d’une part limiter drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre (beaucoup moins de voitures sur les routes, des logements mieux isolés et moins consommateurs d’énergie) et aussi adapter notre ville au changement climatique : débitumer autant que possible les rues et augmenter les espaces verts pour plus de fraîcheur, de grands bassins de rétention d’eau de pluie sous les bâtiments publics (pour limiter les inondations et réutiliser l’eau pour le nettoyage urbain par exemple), des fontaines et toilettes publiques dans nos quartiers….
Les écologistes alertent depuis bientôt 50 ans sur les limites de notre système de consommation et de prédation, pourtant le 6 juillet le record du nombre de vols commerciaux a été battu, et la même semaine notre planète connaissait la semaine la plus chaude jamais mesurée.
Urgence sociale et urgence climatique : agissons maintenant pour garder une ville et une planète vivables.